Tous les secteurs sont touchés, y compris ceux qui étaient jusque-là sur une très forte dynamique de recrutement cadre. Concrètement les offres d'emploi des cadres ont fortement chuté dans les activités informatiques, l'ingénierie R&D et le conseil, avec une baisse moyenne de 38 à 40% par rapport à la même époque en 2019. Et c'est d'autant plus spectaculaire qu'il y a encore quelques semaines, les entreprises annonçaient avoir besoin de recruter pour "accompagner l'accélération de la transformation numérique, la transition énergétique ainsi que l'évolution des organisations et de leur mode de management".

En ce qui concerne la Nouvelle Aquitaine et en particulier Bordeaux, l'observation de ce qui se passe chez nos clients nous montre des secteurs d'activités quasi à l'arrêt avec 5% d'activité dans le BTP, 20% dans l'aéronautique, quasi rien dans le secteur du vin (déjà très fragilisé par les épisodes de gel des deux années précédentes, la situation à Hong Kong et les taxes Trump), une activité industrielle en berne et un arrêt des univers institutionnels. Seules les industries agroalimentaires, pharmaceutiques, de la logistique, du transport (en partie) et de l'emballage (il faut bien emballer les médicaments et autres produits de santé ainsi que les productions agro), ont un niveau d'activité proche de la normale.

En Nouvelle Occitanie, Toulouse est en train de payer très lourdement sa dépendance à Airbus et au secteur aéronautique. Après des décennies de croissance et alors que l'avenir semblait assuré pour cette industrie, le réveil va être brutal et douloureux.

Que faut-il en conclure ? A notre avis rien de définitif car chaque jour nous réserve son lot de surprises, de bonnes et de mauvaises nouvelles, d'avancées diverses. Il est plus que probable que nous allons traverser une phase dure de crise économique et qu'il va falloir apprendre à vivre au quotidien avec le covid.

Le temps est à la sécurisation des personnels, à la mise en place de nouvelles manières de travailler et de vivre en intégrant la donne covid, à la sécurisation financière des entreprises, à la solidité collective des liens clients, fournisseurs, banques et institutions, ainsi qu'à la réflexion sur l'après.

Comment retrouver de  la dynamique économique tout en intégrant plus fortement les dimensions humaines, sociétales, environnementales et d'intégrité nationale ? Le politique pourrait pour le coup y retrouver sa crédibilité, sachant que ces futures évolutions sont aussi de la responsabilité de chacun d'entre-nous.